Au bord du lac Tranquille, au milieu d’un cadre naturel paisible, à Combourg, se dresse le fameux château où demeure, durant quelques années, l’écrivain François-René de Chateaubriand. Dans son livre Mémoires d’outre-tombe, on peut lire plusieurs anecdotes liées à la forteresse, où l’auteur y raconte son enfance quelque peu austère. Outre son lien avec l’illustre écrivain, l’endroit renferme un passé qui viendrait, selon certaines rumeurs qu’évoque également Chateaubriand, hanter les murs du château.
La demeure est édifiée entre le XIème et le XVème siècle. Aux mains de ses propriétaires changeants, l’architecture de la bâtisse évolue et subit plusieurs modifications. En premier lieu, le château est bâti par l’évêque Junken, fils du vicomte de Dinan. Au XIIème siècle, il passe entre les mains de la famille noble bretonne, les Du Guesclin. Quatre siècles plus tard, en 1553, la forteresse est habitée par le marquis de Coëtquen qui finit par le léguer à sa fille et à son époux, le duc de Duras, Emmanuel-Félicité du Dufort. Le château est finalement vendu en 1761 à René-Auguste de Chateaubriand, père du célèbre écrivain romantique.
Après la montée des escaliers, on accède au château par une immense porte rouge au-dessus de laquelle on peut apercevoir le blason avec la devise des Chateaubriand "mon sang a teingt la bannière de France". En 1777, c’est à l’âge de 9 ans que l’auteur français et sa famille emménagent dans l’enceinte de la forteresse. Le château présente, à l’extrémité de ses angles, quatre tours : la tour du Maure est la plus ancienne et est considérée comme le donjon, la tour du Croisé, la tour Sybil, la tour du Chat où se trouve la chambre de l’écrivain et dans laquelle il a réalisé quelques uns de ses ouvrages. A l’intérieur, on peut aussi admirer l’immense salon avec une grande cheminée. Juste à côté, se trouve la salle à manger. Au rez-de-chaussée toujours, la pièce du garde-manger est transformée en bibliothèque où s’alignent sur les étagères, plusieurs œuvres de l’écrivain. Malgré tout, il est évident que celui-ci n’apprécie pas la vie au château de Combourg comme il l’exprime explicitement dans ses livres, notamment marqué par des sentiments de crainte qu’il a éprouvé, isolé dans sa chambre. De nos jours, en l'honneur de l’illustre écrivain, est organisé chaque année au sein du château le prix Combourg, revenant à l’auteur qui a su le mieux rendre hommage au style littéraire de Chateaubriand.
Depuis le XVIIIème siècle, les habitants successifs du château remarquent des apparitions étranges qui effraient et dont témoigne, justement, Chateaubriand. La première manifestation serait le bruit d’une jambe de bois qui résonnerait dans les escaliers de la tourelle, située à côté de la tour du Chat. On attribue ce bruit au marquis de Coëtquen habitant un temps au château, qui perd une jambe lors de la bataille de Malplaquet en 1709. Le deuxième phénomène improbable s’illustre par l’apparition d’un chat noir dans la même partie du château, et qui inspire le nom de la tour. Emmurer un chat est, en effet, une tradition médiévale qui permet de conjurer le mauvais sort. C’est au XIXème siècle, à la restauration du château, qu’on découvre de la momie du chat ancrée dans les murs. La dernière apparition en date prendrait la forme d’un spectre d’une jeune femme se manifestant dans la chambre rouge, toujours située dans la tour du Chat.
Pour en savoir plus sur les visites, les horaires et les tarifs, rendez-vous sur le site internet du château.
© Un article de Audrey Tran - Pays de Bretagne
Crédits photos : Caroline Ablain et Franck Hamel - CRTB
Publié le : 08 juin 2012
Recevoir des idées de sorties en Bretagne avec la newsletter !